Gustave Flaubert, letter to Louise Colet, 16 January 1852
Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière. […] C’est pour cela qu’il n’y a ni beaux ni vilains sujets et qu’on pourrait presque établir comme axiome, en se plaçant au point de vue de l’Art pur, qu’il n’y en a aucun, le style étant à lui seul une manière absolue de voir les choses.
What seems beautiful to me, what I should like to write, is a book about nothing, a book dependent on nothing external, which would be held together by the internal strength of its style, just as the earth, suspended in the void, depends on nothing external for its support; a book which would have almost no subject, or at least in which the subject would be almost invisible, if such a thing is possible.